Poser son smartphone sur le portique du péage, ça paraît anodin et rapide. Pourtant, ce simple geste peut vous coûter beaucoup plus que le prix du trajet… et pas qu’en centimes ! Un épisode viral, quelques explications de loi et une bonne dose de stupeur sur les réseaux, on vous explique pourquoi sortir votre téléphone à la barrière pourrait bien transformer votre road trip en bitume amer.
Payer le péage avec son téléphone : la gaffe qui fait jaser
Imaginez : vous arrivez aux abords du péage, votre carte bancaire s’est fait la malle au fond du sac. Pas de problème, Apple Pay est là pour sauver la mise ! Sauf que… Cette petite manœuvre apparemment sans conséquence a déjà coûté cher à plusieurs automobilistes. Un internaute en a fait les frais et partagé sa mésaventure sur TikTok. Sa vidéo, vue plus de trois millions de fois, relance le débat : peut-on vraiment être verbalisé pour avoir utilisé son téléphone au volant… même pour payer ? Résultat : une amende salée et – le pompon – trois points de permis envolés.
Dans les commentaires, l’incompréhension est de mise :
- « Mais pourquoi il y a la possibilité de payer le péage en Apple Pay alors ? » interroge un utilisateur.
- « Dans ce cas-là tu vas au McDo au drive, tu payes et t’es en infraction !?? » renchérit un autre.
Preuve que la surprise est générale, et pas qu’un peu ! Sur les réseaux sociaux, d’autres anecdotes similaires remontent fréquemment.
Ce que dit la loi : l’ombre du Code de la route plane
Pour trancher la question, mieux vaut s’en remettre à une spécialiste en la matière : Laureen Spira, avocate en droit routier. Et la réponse est sans appel : « D’un point de vue purement légal, c’est complètement interdit. » Pourquoi donc ? L’article R412-6-1 du Code de la route ne rigole pas avec l’usage du téléphone – smartphone tenu en main – dans une voiture en circulation. Résultat : sortie de la carte rouge, contravention de 4e classe (135 euros d’amende) et retrait de trois précieux points sur le permis.
Certaines compagnies, comme Vinci Autoroutes, ont pourtant donné le feu vert aux paiements dématérialisés via smartphone (avant de discrètement retirer cette préconisation de leur site). Mais pour la loi, impossible de faire passer le paiement au péage comme une exception.
Circulation ou arrêt : une nuance qui fait débat
L’automobiliste grognon n’a pas dit son dernier mot : si je suis à l’arrêt au péage, suis-je vraiment « en circulation » ? Laureen Spira est formelle : « Il est difficile d’expliquer que vous êtes sur une voie d’autoroute et que vous n’êtes pas en circulation ». Traduction : même si les roues sont à l’arrêt, on ne trompe pas la vigilance du Code de la route. Pour l’instant, reconnaît l’avocate, ces contraventions ne sont pas généralisées, mais le risque est bien réel.
Du côté des fast-foods, le raisonnement est similaire mais avec quelques nuances : pour les drives, on peut discuter la notion de « circulation » en cas de contestation, notamment car le paiement se fait généralement sur un parking ou une zone sécurisée.
Et parce que la technologie est taquine, payer avec une montre connectée (ou tout autre objet n’étant pas un téléphone tenu en main) n’est pas concerné par cette interdiction. Laissant la porte ouverte à certains contournements…
Verbalisation : contester ou pas, voilà la question
Vous êtes tombé dans le panneau et reçu la fameuse prune ? Il reste toujours possible de contester. Mais attention, on ne va pas devant le juge la fleur au fusil. L’avocate prévient : il existe bel et bien le risque que le tribunal se montre encore plus sévère si vos arguments ne convainquent pas.
- Les preuves doivent être solides.
- Rien ne garantit un retournement de situation.
En résumé : tenir son téléphone en main pour payer le péage, même à l’arrêt, c’est s’exposer à une amende de 135 euros et trois points en moins. Le Code de la route ne fait pas de cadeau, même si la techno semblait vous faciliter la vie. Pour votre prochaine traversée, pensez à ressortir la CB ou… la smartwatch. Mieux vaut prévenir que pleurer sur son permis !