La Commission européenne étudie l’interdiction de Huawei et ZTE dans les réseaux mobiles des pays membres

La Commission européenne envisage de formuler la recommandation de 2020 qui exhortait les États membres à exclure les fournisseurs considérés comme à haut risque, tels que Huawei et ZTEde ses réseaux de télécommunications. La proposition, promue par la vice-présidente Henna Virkkunen, vise à renforcer la sécurité des infrastructures critiques à une époque de tensions croissantes avec la Chine.

Un débat ouvert en Europe

Selon les rapports BloombergBien que les décisions concernant les infrastructures relèvent des gouvernements nationaux, l’initiative vise à forcer les pays de l’Union européenne à suivre les directives de sécurité communautaire. En cas de non-respect, les Etats pourrait faire l’objet de procédures d’infraction et de sanctions financières.

Par ailleurs, l’extension des restrictions est à l’étude aux réseaux de fibre optiqueclé du déploiement de l’Internet haut débit. La Commission envisage également des mesures visant à décourager les pays tiers d’utiliser des équipements de fournisseurs chinois. Parmi eux, la possibilité de retirer des fonds du programme Global Gateway vers des projets incluant la technologie Huawei est envisagée.

Comme l’explique le média, le porte-parole de la Commission, Thomas Régnier, a souligné que « la sécurité de nos réseaux 5G est cruciale pour l’économie », tout en évitant de confirmer un veto définitif. De son côté, le ministère chinois des Affaires étrangères a prévenu que le retrait forcé des équipements chinois pourrait ralentir le progrès technologique et générer des pertes économiques.

Les éventuelles restrictions ont eu un impact sur le marché boursier. Les actions de Nokia ont augmenté de 2% à Helsinki, tandis qu’Ericsson a augmenté de 1,5% à Stockholm. Les deux constructeurs européens pourraient bénéficier d’un éventuel veto de leurs concurrents chinois.

La discussion sur Huawei et ZTE divise les pays européens

Si le Royaume-Uni et la Suède ont déjà appliqué des interdictions totales, d’autres comme l’Espagne et la Grèce maintiennent la présence de fournisseurs chinois dans leurs réseaux. En fait, cela pourrait affecter, en prenant un exemple proche, le contrat de la Generalitat de Catalogne avec Sirt et Huawei pour déployer son réseau. Cette disparité inquiète les secteurs qui mettent en garde contre les risques sécuritaires découlant d’une approche inégalitaire.

Le débat n’est pas nouveau. Durant le premier mandat de Donald Trump, les États-Unis ont opposé leur veto à Huawei et ont fait pression sur l’Europe pour qu’elle suive la même voie. Ces postulats se sont poursuivis au cours de son deuxième mandat. C’est pour cette raison que la Commission a ensuite préparé ce qu’on appelle la « boîte à outils 5G », qui recommandait d’exclure les fournisseurs à risque, mais sans force contraignante. Aujourd’hui, Bruxelles cherche à aller plus loin et à transformer ces recommandations en normes obligatoires pour tous les États membres.