Lando Norris a enfin dompté ses vieux démons, reprenant la tête du championnat au nez et à la barbe d’Oscar Piastri, grâce à une McLaren qui a bien voulu se montrer coopérative… pour une fois. Retour sur un week-end mexicain où persévérance et discussions franches ont (re)fait tourner la roue en faveur du Britannique.
Une victoire libératrice pour Norris et McLaren
Lando Norris peut souffler : le voilà de retour tout en haut du classement, grâce à un week-end parfaitement maîtrisé à Mexico. Une victoire qui lui échappait depuis Budapest, en plein cœur de l’été, et qu’il n’attendait plus vraiment. Aux antipodes, Oscar Piastri, jusque-là leader depuis le cinquième Grand Prix de l’année, a connu une course bien plus compliquée sur le circuit mexicain.
- Norris reprend la tête du championnat
- Piastri pénalisé par les conditions particulières
- McLaren met à disposition une monoplace enfin « domptée »
Mais ce retour en grâce ne doit rien au hasard et s’explique par des raisons aussi techniques qu’humaines.
Des doutes, des réunions (longues), et enfin la bonne direction
Depuis le début de la saison, Norris peinait à exploiter à fond le potentiel (bien réel) de sa McLaren, une monoplace certes rapide, mais au caractère bien trempé, voire capricieux. Le déclic est venu d’un coup de gueule à Singapour, où le Britannique était particulièrement mécontent de ses sensations. Il a alors demandé à McLaren de revoir la copie : direction, une réunion marathon d’1h30 après Singapour, histoire de mettre les points sur les i (et les pneus sur la bonne trajectoire).
Comme il l’explique lui-même à Sky Sports F1 : « C’est dur à savoir précisément, c’est juste que je me suis mieux senti dans la voiture aujourd’hui. Tout est lié à mes sensations dans la voiture. L’an dernier, je me sentais très bien et je pouvais être plus performant. Cette année, j’ai eu du mal à m’y adapter. Elle est incroyablement rapide mais clairement encore difficile à piloter. »
La clef ? Quand tout s’aligne, la monoplace révèle ses qualités, mais « j’ai eu du mal avec ça dans les week-ends précédents, même à Singapour. » Il reconnait avoir dicté un message fort à son équipe : « C’est exactement la voiture que je ne veux pas, c’est pour ça qu’on ne peut plus gagner, on ne gagnera plus si on a une voiture qui ne me donne pas ce dont j’ai besoin. » Ce week-end à Mexico, Norris confie : « J’ai un peu plus eu ce dont j’avais besoin et j’ai pu être au niveau que j’ai montré. C’est aussi simple que ça. »
Piastri en difficulté, conditions mexicaines favorables à Norris
Pendant que Piastri enchaînait les victoires en début de saison, Norris avait du mal à incriminer la voiture – logique, puisqu’elle rapportait des points à McLaren. « Il y a eu des moments où ça m’est arrivé en début d’année, parce que je ne veux jamais critiquer ma voiture. La voiture gagnait et Oscar gagnait, et la dernière chose que je voulais était d’utiliser l’excuse d’une voiture pas assez bonne. »
Mais difficile de garder la langue dans sa poche face à une mécanique qui ne fait rien comme on le voudrait : « Je ne prenais pas mes marques et je ne trouvais pas de solution. Je trouve une meilleure façon de la faire fonctionner maintenant. C’est aussi simple que ça. »
A Mexico, les conditions – notamment le faible niveau d’adhérence – ont apporté leur lot de complications. Si Piastri s’est retrouvé obligé d’adopter un pilotage « pas naturel », Norris, lui, a brillé. Andrea Stella, patron de McLaren, souligne : « Ces conditions spéciales avec peu d’adhérence lui conviennent à la perfection. C’est une façon naturelle de réaliser le chrono, presque à l’opposé des caractéristiques d’Oscar. »
Bilan : quand dialogue et persévérance paient (et qu’un peu de magie mexicaine n’est pas de refus)
Cette victoire à Mexico rappelle que la Formule 1, bien au-delà de la simple maîtrise technique, reste aussi une aventure profondément humaine, faite de doutes, de discussions et de sensations au volant. Norris et McLaren l’illustrent : une équipe capable d’écouter, d’ajuster et surtout d’y croire jusqu’au bout, cela finit par porter ses fruits. La malédiction est brisée, du moins pour un week-end… La suite du championnat promet encore de belles batailles, et qui sait ? Peut-être un nouveau rebondissement mexicain.