Des astronomes ont récemment fait une découverte potentiellement révolutionnaire concernant notre système solaire. En étudiant des données astronomiques vieilles de 40 ans, une équipe de chercheurs a identifié un candidat prometteur pour la mystérieuse Planète 9. Cette possible nouvelle planète, située bien au-delà de l’orbite de Neptune, pourrait résoudre plusieurs énigmes astronomiques qui intriguent les scientifiques depuis des décennies.
La quête fascinante de la planète manquante
L’histoire commence en 2016, lorsque deux astronomes du Caltech, Konstantin Batygin et Mike Brown, ont présenté des preuves suggérant l’existence d’un corps céleste massif au-delà de Neptune. Leur hypothèse reposait sur l’observation de six objets trans-neptuniens dont les orbites semblaient être influencées par une force gravitationnelle importante.
Depuis cette annonce initiale, de nombreux chercheurs tentent de localiser cette planète hypothétique. Si elle existe réellement, la Planète 9 se trouverait à une distance extraordinaire du Soleil :
- Entre 500 et 700 unités astronomiques (UA) du Soleil
- Une masse estimée entre 7 et 17 fois celle de la Terre
- Un déplacement apparent très lent dans le ciel nocturne
- Une faible réflexion de la lumière solaire malgré sa taille
L’existence de cette planète pourrait expliquer plusieurs phénomènes astronomiques intrigants, notamment l’inclinaison orbitale particulière de certains objets de la ceinture de Kuiper et la présence d’objets qui tournent autour du Soleil dans une direction rétrograde entre les planètes géantes.
Comme l’explique la NASA : « La Planète 9 pourrait également rendre notre système solaire un peu plus ‘normal’. Les études sur les planètes autour d’autres étoiles dans notre galaxie ont révélé que les types les plus courants sont les ‘super-Terres’ et leurs cousines – plus grandes que la Terre, mais plus petites que Neptune. Pourtant, aucune planète de ce type n’existe dans notre système solaire. La Planète 9 pourrait combler cette lacune. »
Une méthode innovante basée sur des archives astronomiques
Contrairement à la découverte d’exoplanètes qui peut s’appuyer sur l’observation des effets gravitationnels ou des transits devant leur étoile, localiser une planète dans notre propre système solaire présente des défis uniques, surtout à de telles distances.
La nouvelle approche adoptée par les chercheurs est particulièrement ingénieuse. Ils ont analysé et comparé deux relevés infrarouges complets du ciel réalisés à 23 ans d’intervalle :
Relevé | Période | Caractéristiques |
---|---|---|
IRAS | Années 1980 | Premier relevé infrarouge complet du ciel |
AKARI | Années 2000 | Relevé plus récent avec technologie améliorée |
L’équipe explique leur méthodologie dans un article préliminaire : « Nous avons recherché des candidats pour la Planète 9 dans une gamme de distances héliocentriques de 500 à 700 UA et une gamme de masse de 7 à 17 masses terrestres en utilisant deux relevés infrarouges complets du ciel avec une différence d’époque de 23 ans. »
Cette approche est basée sur un principe simple mais puissant : à une telle distance, un objet comme la Planète 9, malgré sa grande taille, se déplacerait extrêmement lentement dans notre ciel sur plusieurs décennies. En comparant les deux catalogues de données, les chercheurs ont cherché des objets qui auraient changé légèrement de position entre les deux observations.
Un candidat prometteur émerge des données
L’analyse initiale a identifié 13 candidats potentiels méritant une inspection plus approfondie. Après un processus de sélection rigoureux, un seul candidat a émergé comme véritablement prometteur. Les astronomes ont observé que la source détectée par IRAS n’était plus visible au même endroit dans les images AKARI, et vice versa, avec une séparation angulaire correspondant exactement à ce qu’on attendrait d’un objet très distant se déplaçant lentement.
Comme l’expliquent les chercheurs : « Après une sélection rigoureuse, incluant l’inspection visuelle des images, nous avons trouvé une paire candidate prometteuse, dans laquelle la source IRAS n’a pas été détectée à la même position dans l’image AKARI et vice versa, avec la séparation angulaire attendue de 42′ à 69,6′. »
Cette découverte est d’autant plus significative que la carte de probabilité de détection AKARI a indiqué que la source repérée satisfaisait aux exigences pour un objet à déplacement lent avec deux détections à une date donnée et aucune détection six mois auparavant.
Perspectives futures pour cette découverte majeure
Bien que cette découverte soit extrêmement prometteuse, les données actuelles ne permettent pas encore de prédire avec précision l’orbite de cet objet mystérieux. Des observations supplémentaires seront nécessaires pour confirmer s’il s’agit véritablement de la Planète 9 hypothétique.
L’équipe de recherche a publié ses résultats préliminaires sur le serveur de prépublications arXiv le 29 avril 2025, et la communauté scientifique attend maintenant avec impatience la validation par un processus d’examen par les pairs.
Si cette découverte est confirmée, elle représenterait un événement majeur dans l’histoire de l’astronomie moderne. Trouver une nouvelle planète dans notre propre système solaire, à l’ère où nous avons découvert des milliers d’exoplanètes, démontrerait que même notre voisinage cosmique immédiat recèle encore des secrets considérables.
Les astronomes prévoient désormais de concentrer des instruments plus puissants sur cette région du ciel pour tenter d’observer directement cet objet et déterminer sa véritable nature. Si la Planète 9 existe réellement, sa découverte redéfinirait notre compréhension du système solaire et pourrait nous offrir un nouvel aperçu des processus qui ont façonné notre environnement cosmique.