Utiliser son téléphone aux toilettes : des risques pour la santé bien plus graves qu’on ne le croit, alertent les experts

Qui n’a jamais profité d’une pause pipi pour rattraper du retard sur les réseaux sociaux ou écrémer quelques mails ? Pourtant, selon les experts, cette petite habitude anodine pourrait bien coûter (très) cher à notre santé… et pas seulement à cause du forfait data !

Des Français accros à la « scrollette »… Mais à quel prix ?

Smartphone à la main, les Français ne résistent plus à l’appel du scroll, même aux toilettes. Si l’on en croit une étude menée en septembre 2019 par Elabe pour AXA Prévention, sur 1 024 personnes sondées, 46 % déclarent emmener leur téléphone ou leur tablette avec eux dans les lieux d’aisance. Un chiffre qui grimpe à 60 % chez les 15-17 ans ! Avouons-le, la génération dite « connectée » n’a jamais aussi bien porté son nom, jusque dans ses moments les plus intimes… Mais cette présence prolongée de nos écrans préférés dans l’antre du carrelage soulève de vraies inquiétudes sanitaires.

Votre téléphone, cet hôtel à bactéries qui ne dit pas son nom

Pour la microbiologiste Primrose Freestone, qui exerce en Angleterre, il faudrait clairement « arrêter de scroller » dans les toilettes, et penser sérieusement à l’hygiène de nos téléphones portables. D’ailleurs, dans un article pour The Conversation, elle précise que plusieurs études sur la « colonisation microbiologique » des téléphones portables prouvent qu’ils sont de véritables nids à microbes potentiellement pathogènes.

  • E. coli : venue tout droit des excréments humains, cette bactérie peut causer de sévères intoxications alimentaires.
  • Staphylococcus aureus : célèbre pour ses infections de la peau.
  • Actinomycètes : responsables de diphtérie et tuberculose (rien que ça).
  • Citrobacter : qui peut entraîner des infections urinaires.

Et la liste ne s’arrête pas là : « de nombreux agents pathogènes retrouvés sur les téléphones sont souvent résistants aux antibiotiques », selon Primrose Freestone. En clair : s’y frotter, c’est s’exposer à des bactéries pas franchement commodes et pas franchement faciles à éliminer non plus.

Pas question de paniquer, mais si l’envie irrésistible de mener une session de scrolling aux toilettes vous saisit, pensez à dégainer une lingette désinfectante en sortant. De quoi éviter de ramener à la maison quelques passagers clandestins.

Des toilettes prolongées, des risques gonflés

Mais les problèmes ne s’arrêtent pas à la prolifération bactérienne. Selon Sarah Jarvis, médecin généraliste et directrice clinique de patient.info, cette drôle d’habitude augmente aussi le risque de souffrir d’hémorroïdes. L’Assurance maladie les décrit comme « une inflammation des veines hémorroïdaires pouvant causer des crises douloureuses ». On a vu plus réjouissant comme souvenir de passage aux toilettes, n’est-ce pas ?

Interrogée par The Sun, la Dr Sarah Jarvis explique qu’être assis(e) longtemps sur les toilettes – ce que favorise indubitablement l’usage du smartphone – accentue la pression sur les veines de l’anus et du bas rectum. Résultat : inflammations, crises douloureuses, et autres réjouissances du genre.

  • Ce n’est pas tant ce que l’on fait (regarder des vidéos de chats ou lire ses emails) qui pose problème, mais bien la durée passée sur la cuvette.
  • « Même s’il est tentant de faire défiler ses applications aux toilettes, les médecins ne le recommandent pas », martèle la Dr Jarvis.

Adieu scrollette, bonjour santé ?

Même si quitter son téléphone des yeux quelques minutes peut ressembler à une épreuve digne de Koh-Lanta, l’enjeu n’est pas franchement négligeable. Entre les bactéries capables d’infecter vos appareils (et par extension, vous-même), et le risque accru d’hémorroïdes, l’heure est peut-être venue de revoir nos petites habitudes sanitaires.

Conseil d’ami : laissez votre téléphone hors de la salle de bains et profitez-en pour repenser à ce que vous deviez absolument faire… après la pause ! En cas d’écart, n’oubliez pas la lingette désinfectante : vos mains (et votre derrière) vous remercieront.