L’appel qui sentait le sapin… téléphonique
Lorsque le téléphone retentit ce jour-là chez Yvonne, la voix à l’autre bout du fil se veut rassurante : « Merci de ne pas raccrocher, Orange effectue des travaux sur la ligne. Cela peut prendre un certain temps. » Ni une, ni deux, notre octogénaire, confiante et obéissante (on ne devient pas doyenne de sa famille sans discipline, tout de même !), suit la consigne. Elle rappelle alors le numéro indiqué par son mystérieux interlocuteur. Persuadée d’avoir affaire à un technicien d’Orange, elle s’en remet totalement aux instructions.
Le piège est astucieux. On l’informe qu’une certaine Madame Bernard, ingénieure de surcroît, ne va pas tarder à répondre. Alors elle patiente. Une heure, deux heures… Et au bout de « plusieurs heures », toujours rien. Quand la lassitude finit par l’emporter sur la patience (même les meilleures choses ont une fin !), elle raccroche. Les jours passent, aucune nouvelle d’Orange. Elle commence à oublier l’incident.
La supercherie dévoilée… par la facture
C’est lorsque Yvonne reçoit sa facture de téléphone qu’elle réalise le pot-aux-roses. Surprise (et le mot est faible) : elle doit s’acquitter de 160 euros supplémentaires ! L’énigme se résout vite : en rappelant ce fameux numéro, elle a composé, sans le savoir, un numéro surtaxé. La douloureuse est salée, et la déception immense.
Pensant à une simple erreur, Yvonne prend contact avec son opérateur. Peine perdue : la réponse reçue refroidit toute velléité de remboursement. L’entreprise reste inflexible : pas de dédommagement possible, puisque c’est elle-même qui a composé le numéro surtaxé à la demande de son interlocuteur. Grandeur et décadence du service client…
Un phénomène qui explose : attention danger !
Le cas d’Yvonne est loin d’être isolé. Les arnaques de ce genre se sont multipliées ces derniers mois, et la gendarmerie du Lot a même tiré la sonnette d’alarme le 25 mars dernier dans un message publié sur Facebook. Le principe ?
- Un escroc contacte la victime en prétendant agir au nom d’un opérateur ou d’un service officiel
- Il demande à la victime de rappeler un numéro (qui s’avère surtaxé), puis de patienter longtemps en évoquant un prétexte technique peu contesté
- Lorsque la facture tombe, la victime réalise trop tard la manipulation
Cette méthode, qui peut faire sourire tant elle semble « grosse » a pourtant fait de nombreuses victimes. On ne compte plus les témoignages de personnes, souvent âgées ou isolées, tombant dans ce piège à la fois raffiné et cynique.
Face à la vague d’arnaques, que faire ?
Le flot grossissant de ces escroqueries impose la vigilance. Les autorités invitent d’ailleurs à la prudence : on ne le répète jamais assez, ne jamais rappeler un numéro inconnu, même (et surtout !) si la consigne vient d’une voix calme et professionnelle. Ces pratiques illégales posent un réel défi aux acteurs publics et privés, certains citoyens ironisant déjà sur de possibles solutions diplomatiques pour endiguer le phénomène. Mais en attendant une riposte musclée, mieux vaut garder la tête froide… et le combiné raccroché !
Un coup de fil suspect ? Mieux vaut s’informer directement auprès de son opérateur en composant uniquement les numéros officiels. Au moindre doute, raccrochez : votre portefeuille vous dira merci !